Et si on parlait chaussure minimaliste ? Un sujet qui défraie les chroniques running depuis des années et dont on entend beaucoup parler sans toujours comprendre ce que c'est en réalité une chaussure minimaliste. Notre article a une vocation plutôt pédagogique, pour te permettre de comprendre les caractéristiques de cette chaussure de running, nous n’avons pas vocation à te donner un retour tranché pour/contre. Si tu souhaites un retour d’expérience, tu peux notamment te tourner vers Mylène qui a adopté les chaussures minimalistes en trail.
Nous te conseillons néanmoins de ne pas prendre à la légère une transition vers les chaussures minimalistes ( sans mauvais jeu de mots ) et de demander conseil au préalable à un professionnel du sport ( médecin du sport, kiné, podologue ).
Le “minimalisme” dans son ensemble caractérise tous les concepts visant à revenir à l’essentiel, en oubliant le superflu. Le fameux “less is more” ( moins c’est plus ). C’est une manière de vivre où l’on consomme moins pour vivre mieux...avec moins de choses pour se concentrer sur ce qui compte vraiment. Il est important de comprendre déjà la connexion entre ce concept et mode de vie dont on entend beaucoup parler et la chaussure de running qui porte le même nom “chaussure minimaliste”.
Pour comprendre les “origines” de la chaussure minimaliste...il faut déjà revenir à la base, de la base avant que le drop et le mesh existent : l’être humain courait pied nu. Certes cela remonte un peu pour certain(e)s mais selon les cultures ( et les porte-monnaie) il existe encore des athlètes de par le monde qui courent pieds nu ! En 1960, le record du monde du marathon d’Adebe Bikila aux Jeux olympiques de Rome a d’ailleurs été réalisé pieds nus… En 2h15 !
Avec le temps, le progrès et l’arrivée de chaussures du quotidien, nos pieds et la peau de nos pieds se sont ramollis. Des siècles à l’abri des impacts et des “dangers” les ont rendus fragiles. Il est donc impossible, voir dangereux, pour bon nombre de coureurs-ses de courir dorénavant pied nu. Sans parler du fait que notre corps, nos articulations et muscles ne sont pas du tout habitués et cela bouleverse totalement leur fonctionnement.
Bien entendu, cela peut s’essayer sur une pelouse, sur la plage, bref sur un terrain meuble ne présentant pas de “danger” et impact, mais il est peu recommandé de courir sur les quais de Seine pied nu !
L’objectif de la chaussure minimaliste est donc de reproduire autant que possible la sensation de courir pied nu ( ou marcher ). Les chaussures minimalistes sont aussi appelées « barefoot », ce qui signifie « pieds nus » en anglais. La chaussure de running minimaliste a alors une fonction de protection minimale, pour protéger notamment la peau du pied contre les chocs du terrain. Elle permet une liberté du mouvement du pied et des orteils, une flexibilité de la chaussure afin de le laisser bouger le plus naturellement possible.
La Clinique du Coureur, spécialisé et pro “chaussures minimalistes” et courir au naturel a mis en place un indice minimaliste pour définir le degré de minimalisme des chaussures de running. Une chaussure ultra-minimaliste aura une note de 100%.
Le drop d’une chaussure c’est la différence de hauteur entre talon et l’avant pied, le fait que le talon soit surélevé plus ou moins légèrement. C’est un critère majeur dans le choix d’une chaussure, qui va vraiment influer sur la technique de course et les sensations. Le drop moyen des chaussures de running se situe entre 8 et 10mm. Naturellement, le pied est à plat sur le sol et les chaussures minimaliste vont essayer de reproduire au maximum ce mouvement avec un drop allant de 0 à 4mm.
La Hoka One One Rincon 3 a un drop de 5mm seulement. A première vue la semelle semble assez imposante mais en réalité la différence entre le talon et l'avant pied est assez minime. Cela ne signifie pas bien entendu que ce modèle est minimaliste, simplement que le drop n'est pas forcément corrélé avec la taille de la semelle.
Plus la semelle est fine, plus elle se rapproche d’une chaussure minimaliste. Elle permet en effet de mieux sentir le sol et ses variations. Il existe toutes formes de semelles, au delà de 8mm elles sont trop épaisses pour être minimalistes.
Ici la Bare Access de Merrell est une chaussure minimaliste avec un drop de 0 et une semelle intérieure de 3 mm.
Plus la chaussure est flexible, plus le pied peut bouger naturellement. La chaussure minimaliste cherche donc à laisser le pied contrôler son mouvement en lui imposant très peu de contrainte. Elle n’impose pas de mouvement ou de dynamique. A l’instar de la plupart des chaussures de running sur le marché qui présentent des matériaux et technologies très poussés permettant de mieux contrôler le mouvement ( pour éviter les blessures, augmenter la dynamique…)
La Toebox c’est la partie avant de la chaussure, celle qui entoure les orteils. Elle peut être plus ou moins large et rigide et laisse ainsi plus de liberté au mouvement ou non aux orteils et au pied. Bien entendu, les chaussures minimalistes priorisent une liberté totale au niveau des sensations, et surtout pour le mouvement des orteils. On retrouve d’ailleurs des modèles Five Fingers où chaque orteil est dissocié.
Les Vibram Five Fingers KSO-EVO est un modèle Five Fingers où les orteils sont séparés.
Il existe de nombreux modèles de Chaussures de sport minimalistes et beaucoup de marques se mettent petit à petit sur le créneau. La marque Vibram Five Fingers a été précurseuse dans le domaine, avec ses chaussures reconnaissables entre toutes où les orteils sont séparés. Elle fait partie des spécialistes, comme Vivobarefoot.
D'autres marques de running proposent de plus en plus de modèles minimalistes, comme Merrell, même si cela représente toujours une petite partie de leur offre.
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