Pssss… tu veux une bonne nouvelle ? Pour te simplifier la vie nous avons décidé de lancer sur le MAG les articles « Experts ».
C’est quoi ?
Ce seront les articles ultra importants sur lesquels tu retrouveras toutes les infos sur chaque sport :
ainsi que le lien vers tous nos autres articles phares sur cette thématique.
Bref LA BIBLE de chaque sport.
Et pour commencer…nous débutons par la RANDONNÉE !
En réalité nous avons tout l’habitude de dire « randonnée » en pensant « randonnée pédestre ». C’est un point important puisque comme l’indique la définition du larousse la randonnée c’est :
une activité de loisir consistant en une promenade de longue durée que l’on fait à pied, à bicyclette, à cheval, à skis, etc., sur un circuit le plus souvent balisé.
Donc on peut randonner autrement qu’avec ses pieds. La rando ou randonnée est donc un terme hyper large que l’on peu pratiquer dans plein de sports. Bon, on est d’accord… ils ne se sont pas foulé chez Larousse ! On a donc été chercher une définition un tout petit peu plus complète de la randonnée, chez le ministère des sports lui-même :
La randonnée pédestre est une activité physique ou sportive de nature qui consiste à concevoir et parcourir un itinéraire en marchant et sans courir. Elle se pratique sur tous supports permettant un cheminement pédestre sans équipements et/ou techniques de progression liés à l’alpinisme. Cet itinéraire pédestre peut être matérialisé par des éléments de balisage et de signalisation ou non ».
Elle se décline différemment en fonction des objectifs de pratique :
Elle varie dans ses appellations en fonction de la durée de la pratique. Plusieurs appellations, qui correspondent à la définition précédente, expriment les différents formats de pratique en fonction de la durée du temps effectif de marche :
Là, on commence à y voir un peu plus clair non. Disons que chez outtrip on va te parler de « rando » ou « randonnée » pour toutes les pratiques de randonnée pédestre. Autour de 4h (oh ça va, si on marche 3h avec 1000D+ on considère tout de même que c’est de la rando… pas une promenade de santé non plus) et voilà, maintenant on peut aller dans le détails.
Pour te parler de randonnée ( pédestre ) nous avons fait le choix de poser pas mal de questions à Charline. Qui passe un Diplôme d’Etat Alpinisme – Accompagnateur Moyenne Montagne. Quoi de mieux qu’une experte pour nous donner les meilleurs conseils sur la randonnée ?!
Bonjour à tous, je m’appelle Charline et j’ai 34 ans. Je vis en Haute Savoie, aux Villards sur Thônes exactement et je suis en formation pour devenir accompagnatrice en montagne. Je travaille dans un magasin de sport en parallèle.
Après avoir passé plusieurs années dans le domaine bancaire, je décide en 2018 de me réorienter professionnellement.
Je pratique la randonnée depuis toute petite avec mes parents dans le Queyras et j’ai naturellement basculé vers le trail lorsque je suis venue vivre ici. Depuis je fais principalement des courses locales (plusieurs fois la Marathon Race) et la Saintélyon. J’aimerais me diriger de plus en plus sur le long, c’était prévu dans mon planning 2020 mais comme beaucoup je vais devoir repousser mes projets à 2021 ...
En fait, je passe un Diplôme d’Etat Alpinisme – Accompagnateur Moyenne Montagne. C’est un diplôme qui va me permettre d’encadrer la randonnée estivale et hivernale (en raquettes) a des personnes, des groupes ou encore des scolaires.
Il me permettra aussi d’encadrer la découverte et le perfectionnement au trail. Pour pouvoir commencer le cursus, il faut préparer une liste de courses et réussir l’examen probatoire.
Pour cela, on doit présenter une liste de 40 randonnées (cela a changer cette année, maintenant c’est 30 randonnées) avec des critères bien spécifiques (10 randos avec +1000 de D+, 10 randos parmi une liste obligatoire dans différents massifs, 10 randos en raquettes, un trek sur plusieurs jours ….)
Ensuite, le probatoire est une épreuve qui se décompose d’un QCM sur différents thèmes (faune, flore, réglementation, météorologie, expériences en montagne…) et d’une course d’orientation.
C’est souvent l’épreuve redoutée. Son but étant de retrouver entre 15 et 20 balises quasiment toutes hors sentier avec des barrières horaires, tout ça avec un sac à dos de 10kg, quant au parcours il fait en général 20 km et 1500 D+.
Une fois “ le sésame “ en poche, la formation comporte cinq unités (UF) réparties en trois cycles, un stage en situation, une période d’observation et un examen final.
Il faut compter minimum 2 ans pour valider le DE mais heureusement une fois le 1er cycle validé, nous pourrons exercer comme accompagnateur stagiaire jusqu’à l’obtention du DE, ce qui sera mon cas cet été.
J’ai passé l’examen probatoire en septembre 2019 et je l’ai eu du premier coup mais il faut savoir qu’il est sélectif (seulement 30% de réussite sur ma session), de bonnes connaissances en orientation sont obligatoires ainsi qu’une bonne condition physique.
Si vous voulez en savoir plus sur la formation, voici le lien : cnsnmm.sports.gouv.fr
Comment es-tu venu à la randonnée pédestre ? à quel niveau le pratiques-tu, pourquoi ?
Des amis de mes parents ont un chalet d’alpage dans le Queyras, et chaque année depuis mes 5 ans, nous nous rendions là-bas tel un pèlerinage. Ma passion pour la montagne a alors commencé jusqu’au point de vouloir y vivre et d’aujourd’hui en faire mon métier.
Je pratique souvent à la journée ou sur un week end mais au moins un fois par an j’aime faire un trek d’une semaine afin de découvrir un massif. J’ai pu partir à l’aventure en Vanoise, dans le Beaufortain, dans le Queyras, en Corse, Belledonne …. et il en reste tellement encore à voir …
C’est vrai que même si j’aime faire partager ma passion, j’aime aussi partir seule en montagne pour ce sentiment de liberté, de bien être, explorer de nouveaux sommets avec toujours l’envie de voir ce qu’il y a derrière. Quand je suis en montagne, j’ai l’impression de vraiment me recentrer sur l’essentiel de la vie, je suis dans ma bulle.
J’ai une adoration pour les levers et couchers de soleil … On peut aller tous les jours au sommet d’une montagne, les couleurs seront toujours différentes. Au fil des saisons, la nature évolue et je reste admirative de ces changements.
Je rajouterais aussi la performance, j’ai un peu un esprit de compétition, ce qui fait aussi que le trail m’a attiré. Pour moi, la randonnée et le trail sont très proches. Et j’aime les 2, parfois j’ai besoin de prendre mon temps pour observer la nature, la faune, la flore, faire des photos et d’autres fois, j’aime les traverser en courant pour en voir beaucoup plus sur un même laps de temps et sortir de ma zone de confort.
Oui, j’aime aussi beaucoup la montagne l’hiver et j’ai la chance d’habiter aux pieds des stations où je fais du snowboard, du ski et du ski de rando. L’été, on peut me retrouver dans un col sur mon vélo ou en trail sur mes sentiers préférés.
Je vis dans les Aravis et c’est principalement ce terrain que je ferais découvrir à mes futurs clients. C’est aussi celui que je connais le mieux. J’aime vraiment ce massif pour sa diversité, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. J’aime autant monter au sommet du Mont Lachat de Thônes (qui est au pied de chez moi) que d’aller sur le plateau de Beauregard alors que la technicité et le terrain sont complètement différents.
Mais mon massif de cœur reste le Queyras et ma destination “ coup de cœur “ est le Beaufortain que j’ai découvert il y a 5 ans. J’aime vraiment ces 2 endroits pour leur côté sauvage et solitaire.
Ma GARMIN Instinct, j’aime connaitre mon dénivelé et mes kilomètres parcourus sur l’année.
Bien sur, je me sens beaucoup plus respectueuse et proche de la nature. Je veux protéger et conserver ces beaux espaces qui nous entourent. Je suis devenue sensible à une démarche écologique.
Me retrouver en montagne me ressource spirituellement (un peu comme le yoga je pense), c’est devenu depuis quelques années un besoin d’y aller régulièrement.
Je pense que les gens ont de plus en plus envie/besoin de se reconnecter avec la nature et pour pratiquer la randonnée, une simple paire de chaussures de marche suffit. C’est un sport peu coûteux, praticable partout et par tout le monde. Et je pense (et j’espère surtout) qu’avec la crise que nous vivons, les gens auront tendance encore plus à se tourner vers des pratiques simples. Et qu’avec le confinement, en mal d’air pur, se dirigeront à la découverte de nos montagnes.
Pour moi, je définirais la randonnée comme de la marche en nature. Moi je la pratique en montagne parce que j’y vis. Mais un breton qui va faire le sentier des douaniers qui est d’ailleurs le GR 34 ou encore le chemin de Compostelle, je considère comme de la randonnée même si il n’y a pas ou peu de montagnes.
Mon diplôme me permet d’évoluer sur tous types de terrains en dehors des techniques propres à l’alpinisme. Je ne peux pas emmener de clients sur des terrains nécessitant cordes et piolets, seuls les guides de haute montagne sont habilités.
La randonnée, ce n’est pas que le GR20 ou le tour du Mont Blanc.
Tout comme l’âge … Non ! Ca n’est pas seulement destinée à une clientèle de retraité. Vous croiserez des personnes de tout âge sur les sentiers.
Tout d’abord, il existe pleins de sentier pour débuter. En peu de kilomètres et peu de dénivelés, je peux vous faire découvrir de magnifiques points de vue.
Ensuite, vous devrez trouver un rythme de marche, pas trop vite. Pour marcher longtemps, marcher doucement et surtout profitez de la nature qui vous entoure.
Enfin savoir lire une carte IGN quand on part seul ou en groupe est quand même une compétence de base, ça peut vous éviter de vous perdre !
Je prêche un peu pour ma paroisse, mais pour débuter je pense que faire appel à un professionnel de la montagne peut justement vous éviter toute cette planification et le stress qui lui est lié, vous profiterez alors pleinement du paysage sans vous soucier de savoir si on aura le temps de faire tel ou tel tour ou de monter jusqu’à tel ou tel sommet … L’accompagnateur a aussi pleins de connaissances sur le territoire et la culture montagnarde qu’il sera ravi de vous faire partager.
Pour débuter, il est important d’avoir de bonnes chaussures et de les “casser “ c’est à dire les essayer plusieurs fois avant de faire LA randonnée. Ça peut vite gâcher une journée de se retrouver avec des ampoules pleins les pieds.
Eviter aussi de partir avec un sac trop chargé qui sera trop lourd (j’y reviendrais plus bas), du coup vous serez plus vite fatigué. Ça évite aussi des douleurs dans le dos et des futures courbatures.
Partir avec de l’eau, des barres de céréales où des fruits secs est aussi essentiel. Profitez d’un chouette point de vue pour faire une petite pause goûter et pensez à boire régulièrement ! Tout comme une petite doudoune légère ou une polaire selon la météo qui ne sera pas de trop. Il fait plus froid lorsque vous montez en altitude.
Oui il y a des règles à connaitre très importantes :
Vérifier la météo avant de partir, notamment en montagne, elle change très vite. Le risque est plus que présent en été et représente un réel danger.
Ensuite, planifier son itinéraire : est-il adapté à mon niveau ? combien y a t-il de dénivelés ? Si il s’agit d’une boucle, n’est-elle pas trop longue ? …. Pour ça, savoir lire une carte IGN 1:25000 est essentielle, c’est sur cette carte qu’on va choisir ou vérifier notre itinéraire.
Avoir de la batterie sur son téléphone pour pouvoir appeler les secours si jamais et connaitre aussi le numéro (112), ça peut vous sauver en cas de blessures !
Enfin, toujours prévenir une personne de votre entourage du lieu, parcours où vous allez ainsi que l’heure a laquelle vous pensez rentrer.
Les blessures peuvent être diverses et aux conséquences plus ou moins graves. Piqûres, malaises en tout genre dû à l’insolation ou à une hypoglycémie, entorses ou encore membres cassés …
Pour y pallier, une trousse à pharmacie est indispensable. Elle fait partie du fond de sac (matériel “obligatoire” à toujours avoir au fond de son sac).
J’ai aussi une formation au premier secours.
De bonnes chaussures éviteront peut être des entorses …
Pour moi, une randonnée en itinérance ou une longue randonnée se planifie et se prépare.
Même si on aime partir à l’aventure avec sa tente et son duvet, il y a des endroits notamment les cœurs des parcs nationaux où le bivouac est interdit. Et oui … même dans ces grands espaces de liberté que sont nos belles montagnes, il y a une réglementation à respecter selon les massifs.
De même, si on souhaite dormir en refuge, il est important de les réserver de peine de se retrouver à dormir par terre dans la pièce commune …
Le sac (j’y reviens) est aussi un élément important, il est nécessaire de bien le choisir, qu’il soit confortable et surtout le plus léger possible. Lorsque vous le remplissez, si vous vous dites “ je prends ça, ça peut servir “, vous pouvez l’enlever direct, vous ne vous en servirez jamais ! Et plus vous prendrez un gros litrage, plus vous aurez tendance à le remplir.
Et en plus de la trousse à pharmacie, on peut rajouter un sifflet, un briquet, une boussole et une frontale comme élément indispensable.
Pour de l’itinérance, des bâtons peuvent s’avérer très utiles voir indispensables (ex : le GR20), ils permettent de répartir le poids du corps, du sac et de soulager les genoux.
Enfin un autre conseil, c’est savoir renoncer, faire demi-tour, ça fait aussi parti du jeu même si c’est difficile mais une mauvaise météo peut vraiment vous mettre en danger. Je ne parle pas seulement de l’orage mais aussi de la neige (gros névés à traverser) ou passages délicats ou simplement infranchissables.
(On aura évidemment tester au préalable l’ensemble de notre matériel et fait quelques randonnées avec le poids du sac !)
Comme un peu pour tous les sports, une alimentation en randonnée saine et équilibrée, et peu d’exercice physique régulier permettra toujours de récupérer plus vite.
Le repos fait aussi parti de l’entrainement. Il faut savoir écouter son corps quand il en a besoin.
Petite astuce : boire beaucoup d’eau pour éviter les crampes et les courbatures et manger des pommes de terre après un effort (si on peut évidemment, l’amidon aurait un effet la dessus mais il ne s’agit que de ma propre expérience personnelle hihi)
Avant de partir, surtout en itinérance, j’achète les topo guide. C’est très bien fait, les étapes sont découpées et vous avez toujours la carte IGN de la rando. Cela évite de se trimbaler pleins de cartes IGN. De même, que ce type de cartes fournissent énormément d’informations sur le terrain et le paysage.
J’aime beaucoup la page Facebook de Montagnes Magazine qui poste des articles intéressants sur les randonnées et me donnent pas mal d’idées.
Il existe aussi pleins de chaines YouTube selon la randonnée de votre choix, aujourd’hui c’est devenu une pratique courante de filmer son aventure afin de la faire partager. Si vous décidez de partir en Corse par exemple, les vidéos de David Laforge vous y feront voyager depuis votre canapé.
Et toi ? Quels sont les médias où l’on peut te retrouver ?
Vous pouvez me retrouver sur Instagram sous charlinep74 où je poste mes plus beaux paysages été comme hiver.
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