La Planche des Belles Filles

Situé dans le massif des Vosges méridionales, la Planche des Belles Filles est un sommet culminant à 1 148 mètres d'altitude à la limite entre la Haute-Saône et le Territoire de Belfort, en région Bourgogne-Franche-Comté. Il domine la commune de Plancher-les-Mines, dans la vallée du Rahin, et est un lieu chargé d'histoire et de légendes.

Le nom de la Planche des Belles Filles provient d'une légende selon laquelle durant la guerre de Trente Ans, les jeunes filles du village voisin se seraient suicidées en sautant du sommet pour échapper aux mercenaires suédois. Bien que la topographie rende cette légende improbable, une statue en bois réalisée par un artiste local, Jacques Pissenem, illustre cette histoire.

Toutefois, le lieu était déjà mentionné dans des écrits du XVIe siècle en tant que « lieu peuplé de belles fahys », fahys signifiant « hêtres » ou « hêtraies » et dérivant du latin fagus. Le terme « belles fahys » aurait dérivé vers le vocable actuel « belles filles ». En 1838, la montagne porte également le nom de « ballon de Lure », en référence à la ville voisine.

La Planche des Belles Filles est également connue pour ses gisements de minerais métalliques, exploités entre les XVe et XVIIIe siècles dans des mines creusées sur les flancs de la montagne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un millier de maquisards s'y réfugient avant de lancer un assaut dans la vallée.

Aujourd'hui, la Planche des Belles Filles est un lieu touristique majeur de la région, avec notamment une station de sports d'hiver. Elle est également prisée des cyclistes pour ses pentes raides, accueillant régulièrement des étapes du Tour de France. Le seul accès routier à la Planche des Belles Filles se trouve à Plancher-les-Mines, depuis la départementale 16.

La faune et la flore y sont également riches et diversifiées. L'altitude et la végétation montagnarde offrent des conditions favorables au Grand Tétras, espèce rare affectée par une forte régression tout comme la Chouette de Tengmalm. La majeure partie du massif est recouverte d'une forêt de feuillus, représentative des étages montagnard et subalpin inférieur. Le hêtre et le sapin se développent sur de vastes surfaces aux étages montagnards inférieur et moyen. Le hêtre acidiphile pousse sur les hauteurs, tandis que le hêtre acidicline se développe sur les hauteurs pour devenir abondant à l'étage montagnard supérieur. Les pentes fortes et les éboulis sont colonisés par l’érable sycomore. Au sommet de la Planche des Belles Filles, sur la haute chaume liée au pastoralisme, prolifère une pelouse mésophile silicicole, typique de la région.